C’est dans les années 1835-1840 que furent publiées les premières monographies de commune ou de paroisse rurales.
Auparavant, les historiens ne s’intéressaient guère à l’histoire de ces petites localités.
Mais, dans un contexte de valorisation de la sphère locale et d’intensification du travail d’inventaire du patrimoine architectural des provinces, l’érudition est portée à la miniaturisation de la description .
Les auteurs de monographies qui travaillèrent sous le règne de Louis-Philippe, affiliés pour la plupart à une ou plusieurs sociétés savantes, appartenaient aux catégories privilégiées de la société française.
La rédaction d’une monographie de village n’est d’ailleurs jamais une fin en soi : elle s’inscrit toujours dans une entreprise plus ambitieuse, telle que l’élaboration de l’histoire d’un diocèse, d’un département ou d’une province …
Des érudits de village on attend d’abord qu’ils fournissent des détails, un matériau brut, que d’autres, plus savants et plus habiles, sauront exploiter. Ils doivent s’interdire toutes considérations personnelles, résister à la tentation d’énoncer des généralités. Les qualités requises pour réaliser une bonne monographie sont la patience, le labeur, l’exactitude, l’exhaustivité, bien plus que la hauteur de vue.
La plupart des auteurs semblent d’ailleurs avoir accepté ce statut subalterne qui leur est assigné
Par ailleurs, l’écriture d’une monographie offre l’occasion aux curés historiens d’insister sur la dimension religieuse des appartenances territoriales et des identités villageoises :